Ivan SCHERER
Ivan était écuyer-professeur (BEES 3), juge national, chef de piste et délégué technique international en complet.
Il était entraîneur national adjoint de complet chargé des juniors de 1978 à 1982.
Depuis sa toute première expérience en tant que moniteur, il formait des élèves et pouvait se féliciter d’en avoir emmené un bon nombre dans les plus beaux championnats (Championnat de France, Championnat d’Europe junior, jeune cavalier, senior,…) et parfois même jusqu’à la médaille. Le plus bel exemple est bien sûr son fils : Rodolphe Scherer, 4ème aux JO de Sydney en complet.
Ivan était passionné par le travail du cheval de sport (en particulier de complet). Fort d’un grand sens de la pédagogie, il ne cessait de transmettre son savoir acquis notamment en côtoyant le Dr vétérinaire P.Pradier.
Ivan nous a quitté en 2014 lors des Jeux Equestres Mondiaux au Haras du Pin pendant lesquels son fils lui a rendu un formidable hommage en réalisant un parcours de cross qui restera indéfiniment dans l’esprit de ceux qui ont pu y assister.
l’Hommage de Michel Asseray, Directeur Technique National
Cher Ivan,
Il m’est difficile de m’adresser à toi tant l’émotion me submerge. Mais, pour une fois tu ne me couperas pas la parole !
Je veux te dire, au nom de toute la famille du complet, combien tu as compté dans nos cœurs, combien tu as été important pour notre sport.
Tu as débuté ta carrière de cavalier au Pin et tu y as achevé ta vie d’homme.
Une belle vie faite de passion et d’amitié autour du cheval, autour du concours complet. Tu as été à l’origine de dizaine, peut-être de centaines de vocations et tu as formé bon nombre des meilleurs enseignants et cavaliers d’aujourd’hui. Ceux qui t’appelaient « le chef » ont aujourd’hui les yeux embués et le cœur plein de gratitude.
Fin cavalier, ta carrière t’a amené jusqu’au JO de remplacement en 1980 et tu montais encore au niveau trois étoiles à 60 ans. Tu étais alors associé à Grand Coquin, il ne pouvait s’appeler autrement !
C’est peut-être davantage le pédagogue, même si tu détestais ce mot, qui passe désormais à la postérité. Dirigeant de centre équestre de Grenoble à Lathus en passant par Fontainebleau et Les Sables d’Olonne, tu as su partager une vision du respect du cheval et de sa locomotion en prônant une équitation classique.
Adjoint de l’entraîneur national, Jean-Paul Bardinet, tu as ramené de nombreuses médailles en championnats juniors.
Puis tu t’es consacré à ton meilleur élève, ton fils Rodolphe, dont tout le monde ici connaît le palmarès qui s’est encore étoffé un peu plus le week-end dernier. Ces Jeux Equestre Mondiaux dans notre pays ont été ceux de Roro. Ils ont aussi été les tiens. Ton fils t’y a rendu le plus bel hommage : un vibrant témoignage d’amour dans le respect de tout ce que tu lui as transmis, y compris le talent pour se surpasser dans les situations difficiles.
Je suis sûr que tu étais avec lui sur la selle de la belle Makara. Vous avez été porté par un public conquis qui a pris conscience à quel point Rodolphe est un très grand pilote et vraiment un type bien. Tu en es surement pour beaucoup.
Maintenant, de là où tu es, je te fais confiance pour refaire et refaire le paradis de l’équitation en compagnie de Pépé Pradier. Tu nous manques déjà, les tablées de cavaliers, les longues soirées au camion n’auront plus la même saveur sans toi. Sans tes coups de gueule. Sans tes coups de cœur.
Ivan, tu peux partir tranquille, on veille sur ta tribu.
Je sais qu’un verre de l’amitié nous attend, et ça c’est sûr, c’est ce que tu aurais voulu.
Au nom de tous tes amis passionnés du complet,
Adieu Ivan