Tête au mur - Evolution dans la succession des exercices - Dr Pierre Pradier

Succession des exercices

L’évolution dans la succession des exercices – Dr Pierre Pradier
Dans l’évolution des exercices qui sont la trame de la leçon, il est impossible de donner des échéances dans le temps : certains chevaux doués, ayant un bon modèle et aucune difficulté mécanique vont avoir une évolution rapide au contraire d’autres chevaux moins qualiteux.
En revanche, chaque exercice doit présenter des acquis indispensables avant d’envisager d’autres types d’exercice.
Nous allons envisager les exercices par leur action sur le rassembler. Ce mode opératoire fait apparaître deux groupes d’exercices : l’un ayant une action plus élective sur le dos, l’autre sur l’abaissement des hanches.

 

Exercices ayant une action surtout sur le dos

Ce groupe d’exercices doit être envisagé primitivement, l’abaissement des hanches harmonieux ne pouvant avoir lieu avant un aménagement indispensable du dos.

L’épaule en dedans doit être considérée comme l’exercice ultime de ce groupe, le résultat potentiel de tous les autres.
On peut donc définir les critères qui vont valider les différents exercices dans la progression du travail : cession à la jambe la tête à la muraille, cession à la jambe sur le cercle ou sur la diagonale. Ces exercices doivent être considérés comme un ensemble, le choix de l’un ou de l’autre pour débuter ne dépendant que de l’habileté du cheval, de sa facilité, de sa compréhension.

Il est important de constater que tous ces exercices vont se traduire par une incurvation de l’encolure, le corps lui-même restant droit. Ce n’est que dans l’épaule en dedans qu’il y a incurvation autour de la jambe intérieure.

Donc pour passer de l’une à l’autre de ces différentes cessions, pour tenter d’augmenter les obliquité ou évoluer vers l’épaule en dedans, il faut que durant l’exercice :

  • la cadence et l’impulsion soient conservées,
  • le contact avec la main reste constant, étant entendu que l’exercice faisant « monter le dos » aura la tendance favorable de faire « descendre la tête », peut-être même jusqu’à un début d’extension d’encolure. Le cavalier devra y être sensible pour le permettre,
  • les épaules précèdent impérativement les hanches,
  • la jambe d’impulsion reste à sa même position, avec une activité normale pour entretenir cadence et impulsion,
  • le résultat souhaité sera une augmentation progressive de l’amplitude, c’est-à-dire du chevalement du postérieur interne sur l’externe.

Ces différentes cessions à la jambe seront initialement entreprises au pas, l’habileté du cheval à l’exécuter permettra ensuite de les entreprendre au trot.
Le galop va présenter des difficultés particulières : ces cessions doivent être parfaitement maîtrisées au pas et au trot mais, de plus, elles ne sont envisageables au galop que si celui-ci est déjà ralenti dans une cadence, une mise en main et un équilibre acceptables.

Les cessions à la jambe étant maîtrisées pour le moins au pas et au trot, le cavalier passe alors à l’épaule en dedans et l’on peut définir les critères d’exécution :

  • la jambe interne devient une jambe d’incurvation (de déviation, elle devient d’incurvation),
  • progressivement l’incurvation devient régulière de la tête à la queue (au début, l’incurvation de l’encolure est très supérieure à celle du corps),
  • progressivement le cavalier règle des rapports obligatoires entre obliquités et incurvations. Le cheval passant progressivement de l’épaule en avant à l’épaule en dedans de trois pistes puis à l’épaule en dedans de quatre pistes.

Les mêmes qualités seront ici recherchées que dans les différentes cessions à la jambe : cadence, impulsion, contact, amplitude.
L’épaule en dedans sera exécutée là encore au pas puis, au trot et enfin au galop quand celui-ci le permet.

 

Exercices ayant une action sur l’abaissement des hanches : hanches en dedans, hanches en dedans sur le cercle, appuyers
La progression dans le travail permet d’insister sur le fait, très important et probablement la source de beaucoup d’ennuis constatés, à savoir une recherche de l’abaissement des hanches avant, d’une part la normale élévation de la base de l’encolure entre les scapulums et d’autre part que l’aménagement du dos soit suffisant (la facilité et l’habileté du cheval à réaliser l’épaule en dedans paraît un bon critère).

La progression de ces exercices est facile et en quelque sorte programmée. Elle tient dans les mêmes critères déjà énoncés pour les autres exercices (cadence, impulsion, amplitude) mais surtout dans l’obliquité qui sera le fait d’une habituation et d’un assouplissement progressif.

Cet abaissement des hanches sera demandé d’abord au pas, puis au trot, enfin au galop comme les autres assouplissements.

Il faut enfin noter que cet abaissement des hanches doit normalement s’accompagner d’une élévation de la tête-encolure (résultat de l’inné locomoteur du cheval). Le cheval qui, au départ va prendre volontiers l’attitude cherchera ensuite à abaisser sa tête-encolure pour se faciliter l’exercice. Le cavalier est alors habilité à faire agir la main pour conserver l’attitude (1/2 arrêt).

Curieusement ces exercices, en particulier les appuyers, vont se révéler assez faciles au galop : le cheval alors saute de côté.